dimanche 4 octobre 2015

Il faut bien rentrer un jour

La dernière étape reste une étape à part entière.
Apres 19500 km (au compteur depuis Lyon), la traversée des cols du Pamir, les douaniers ouzbèques, le lait de jument fermenté ....j'ai découvert Auxerre, beau même si moins exotique que samarcande, sauf pour un kyrghyse.

Pendant mes 79 jours de voyage, les dieux de la meteo m'ont protégé des intempéries jusqu'au 3 octobre à 16:00, fin de la période bénie.
J'avais parcimonieusement eu droit aux vents violents mais domptables, à la chaleur que dissipe la vitesse, à la neige qui permet de se réfugier chez l'habitant qui prépare des confitures, à la pluie fine des plaines Kazakhs.
J'ai traversé la bourgogne sous le soleil et par les petites routes sinueuses, un dernier plaisir de motard, pour me rendre à Montceau les mines, berceau de la famille paternelle, où mon oncle Roger a suivi assidûment mon voyage et convoqué deux journalistes locaux qui etaient intéressés par mon humble aventure.
Apres les échanges et les bises familiales, j'ai roulé vers Cluny où Christophe et Thierry avaient décidé de m'escorter à travers les monts du beaujolais jusqu'à bon port, peut être pour s'assurer que je ne repartais pas dans l'autre sens.
Leur preuve d'amitié était proportionnelle à l'intensité de trombes d'eau et on se connaît depuis 30 ans.
Cette expérience me manquait et parfaitement organisée pour la dernière étape.

Conclusion avec la bise de maman rassurée (l'eau bénite a bien fonctionné) et le banquet.

Ca y est, 
j'ai atterri dans un quotidien connu avec le plaisir d'en retrouver le rituel et les marques, comme les charpentes d'une vie normale. 
Et puis je me suis souvenu des regards des enfants et des plus grands quand je préparais la moto, quand je m'arrêterais, échangeais un signe, un sourire.
J'ai revu la beauté des paysages que rendait encore plus exceptionnel ma solitude dans cette immensité.

J'avais l'impression d'être un chevalier qui traversait leur quotidien, un Jedi, un ange sans aucune quête spécifique, uniquement le plaisir de croiser leurs regards et les paysages qui peignaient leur quotidien.
Ca me manque déjà.

Auxerre

L'amitié et la pluie 

A casa mia

Photo finish

2 commentaires:

  1. Dans un monde désespérant d'immédiat et de superficiel, tu as vécu l'une des dernières aventures possibles au XXIème siècle : laisser le temps et le monde pour t'en abstraire et en même temps t'y plonger avec délices. La lenteur au milieu du silence, dernier luxe qu’il nous reste…

    Nous, les pieds de plomb du quotidien et les aveugles de l’habitude, avons regardé, partagé, rêvé, envié… Tu as sans doute créé plus de jaloux que dans ta vie entière (l'autre moitié, celle d'avant...) en décidant de nous narguer du haut de tes 1200 cm3.

    Comme le disait Jacques Vergès (mais pour des raisons sans doute moins acceptables) : tu es un salaud lumineux. Autant de raisons de te rejoindre vendredi pour t'engueuler de nous avoir fait rêver sans nous emmener et t'admirer d'avoir su partir à la recherche de poussières d'étoiles qui désormais ne quitteront plus tes yeux.

    Merci.

    A vendredi - prépare-toi à parler longtemps...

    Et je t’écris ça d’un bureau gris d’une usine grise en Bretagne où il pleut comme seuls les Bretons savent le supporter…

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  2. In nomine patris et spiritu sancti. Dieu bénisse l Amérique et Pierre Marie borne dixit Bill Baroud

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