vendredi 31 juillet 2015

Premiers tours de roues en Asie

Chaque jour est une nouvelle prouesse, premiers tours de roues en Asie, record de distance et passage d'une porte spatio-temporelle.


Après un dernier regard sur sainte Sophie , dont j'ai eu du mal à me séparer, j'ai réfléchi (presque) toute la nuit pour savoir  si je franchissait la démarcation transcontinentale sur l'eau ou bien au dessus. L'avantage de prendre le pont aurait été de filmer le passage du panneau "Asie", s'ill existe, bien que 5 millions de personnes font l'aller retour quotidien juste pour aller bosser.
Cependant, arriver sur le pont nécessite de braver une à deux heures d'embouteillages. Comme je suis un aventurier plutôt du soir et pas du matin, j'ai opté pour le bac ce qui pas permis de profiter encore un peu de la mère (Deniz, en turc) parce que je ne suis pas près de la revoir sauf erreur d'itinéraire.


Avant de m'enfoncer dans l'Asie, l'Anatolie, partir loin de la civilisation et oublier le calandrier.... J'ai traversé la nouvelle Istanbul asiatique pendant deux heures!

Mon départ peu matinal, le bac et les embouteillages mettaient légèrement à mal mon plan d'arriver en Cappadoce avant la nuit. J'avais beau négocier avec le GPS, l'équation restait simple : rouler.

En évitant l'autoroute, j'ai donc traversé les premières montagnes et je me suis retrouvé juste devant un des premiers clients que j'avais visité en Turquie il y a plus de 10 ans: je ne me suis pas arrêté (à cause des relances du GPS)


Les grandes pleines d'Anatolie écrasées par le soleil et balayées par des rafales de vent
Des vagues de terres jaunes par les blés et les herbes sèches, sans arbres et parsemées de groupes d'immeubles (style 60-70) décorés de couleur pâles (vert, rose, jaune) qui ferai claquer un caméléon de mélancolie aiguë si le déposait sur leur photo.

Il reste des espaces publicitaires à louer.
Celui ci aux couleurs un peu passés, mais tres grand, vente les mérites du nouveau (yeni) modèle de la Renault 12 de ....
1970

A force de lire des panneaux et de m'arrêter pour boire, en plus des 10 km de goudron fondu fraîchement étalé, j'ai réussi à couvrir 750 km en 10:30.
Demain, une demi journée de repos pour visiter la sites troglodytes de la Cappadoce

PS1: je dispose aussi d'une petite girafe porte bonheur 
PS2 :  merci pour les commentaires, très appréciés
PS3: Pour visualiser directement le trajet, savoir où je dors, où je mange, où sont partis les voleurs avec ma moto... Il suffit de cliquer sur ce lien :

jeudi 30 juillet 2015

La porte

Non je ne me suis pas perdu 

Deux jours à Istanbul pour redécouvrir la porte de l'orient, ou de l'Europe (en fonction du sens du voyage).
7 heures de marche par jour, heureusement je remonte sur la moto demain pour me reposer.

Istanbul reste fascinante, ça grouille, ça chauffe, ça traverse le Bosphore dans tous les sens sans se rentrer de dedans, ça arnaque, ça brille.

La majestueuse sainte Sophie, si légère de l'intérieur, 1500 ans, quelques tremblements de terre et juste deux écroulements de coupole. 
Mon monument favori avec Karnak, l'Empire State Building, Petra et l'épicerie de Madame Moutarde à Foissac quand j'étais petit.


Un visiteur de sainte Sophie, plein de sagesse (il fait 35 dehors)


500 mètres et mille ans séparent sainte Sophie et la mosquée bleue 

Il y a encore quelques opportunités dans l'immobilier stanbouliote.

Même si ma cuisine locale n'est pas extraordinaire, ce n'est pas nécessaire de la gâcher ! (Lost in translation)

Un selfy pour partager avec la famille et les copines 


Un nouveau compagnon de voyage pour la traversée de la Turquie 


Passage chez le kuafer. Si seulement ataturk avait aussi modernisé l'ortografe française j'aurais eu de meilleures note en dictée 

Pyrotechnie auriculaire, brûlant mais efficace 

mardi 28 juillet 2015

Au bout de l'Europe

L'activité du jour, c'était moto, beaucoup de moto.
Les grandes traversée font aussi partie du parcours.
On peut trouver dans la monotonie et la répétition des actions un certain intérêt, un peu comme les derviches tourneurs mais en ligne droite et avec un minimum de concentration.
J'ai donc traversé la grande plaine grecque qui, bien qu'Euclide et Pythagore soient natifs du pays, n'est pas plane du tout mais il y a beaucoup moins de montagnes et par voie de conséquence de virages.

Je suis donc allé au bout de l'Europe géographique et politique.
Les voyages en avion et les frontières nationales intra européennes m'avaient fait oublier l'inintérèt du passage douanier surtout par 40 degré.

Donc aujourd'hui pas de photos, concentration pour éviter les camions turcs oblige.

Les frontière sont des écluses qui concentrent de chaque côté des particularités que l'on devrait à peine ressentir compte tenu de la continuité géographique qui modèle le mode de vie.
D'un seul coup, l'alphabet, la langue, la manière de faire les routes , de doubler, de boire le thé change.

D'une façon générale, plus je roule à l'est plus la qualité de la chaussée se dégrade alors que la vitesse des camions augmente.
Il y a même des ornières dans le goudron des autoroutes turques, ce qui génère de très mauvaises sensations.

Deux jours de stop à Istanbul pour découvrir la porte de l'orient avant la traversée de la Turquie 

lundi 27 juillet 2015

Aγιο ουρος - male only

Mon ami jean m'avait "imposé" une escale à ouranopoly, la ville balnéaire, pour me rendre juste à côté sur le territoire de la "montagne sacrée" (Άγιο Ουρος), communément appelé le mont Athos par les français qui ne désigne en fait que le point culminant de ce vaste territoire indépendant voué à la religion chrétienne orthodoxe.



C'est plus qu'un voyage, un saut temporel et mystique. 
L'entrée dans la péninsule nécessité d'être un homme, d'avoir un visa, et d'être couvert de la tête au pieds.

Visa (Διαμονητηριον) établi pour Borne Pierre venant de Gaule (ΓΑΛΛΙΑ) par Toutatis.



Après avoir rempli ces trois conditions, le ferry embarque sa cargaison exclusivement masculine, qu'il décharge au fur et à mesure des escales réalisées dans les monastères côtiers.
Certains sont gigantesques, la plupart en travaux de réfection, notamment financés par les russes ce qui inquiète la population ecclésiastique grecque locale.


Après deux heures de coups de soleil, nous voilà arrivés à Δάφνη afin de prendre un bus vers Καρυε et une navette pour Βαττοπεδ, voire me rendre à pied à Σταβρονηκητα s'il n'y a pas de place dans le premier. 
J'ai eu autant de mal à comprendre mais à l'oral!!

La police locale a vérifié trois fois mon visa en se demandant en grec ce qu'un français pas très orthodoxe pouvait bien aller faire dans un monastère où il n'avait pas réservé.

Il suffit de laisser faire et suivre le courant des événements. Ils n'allaient quand même pas me rejeter dans la nature, très sauvage et intacte au demeurant.

J'ai donc été invité à assister à la messe orthodoxe avec les autres pèlerins et les moines.

Il y avait beaucoup de popes mais pas de musique, juste des chants!

Les églises grecques orthodoxes sont si finement décorées que les cathédrales de style gothique flamboyant font penser à de la déco minimaliste danoise.

Photo permise par un pope.
Ils doivent avoir un budget conséquent en Mirror.

Vous remarquerez les œufs d'autruche pendus à l'immense lustre.
Au delà de la valeur symbolique (la concentration), les œufs ont été utilisés car les araignées ne peuvent pas y fixer leur toile.
Un bon truc de déco pour Gill et Marius dans leur réserve privée du Botswana.

Nous avons tous dîné ensemble (140 personnes) et comme j'étais le seul français j'ai échappé à la vaisselle.
C'était délicieux, grosses tables en marbre brut, réfectoire du 14 eme siècle, peintures et fresques d'origine (photos et bavardages ineterdits), pas de viande (il n'y a ni animaux ni femmes sur Athos).

Entrée du monastère 


photo presque volée de l'intérieur (je ne savais pas), une petite ville


Du bacon, activités agricoles extensives et bio pour autant le vin (même servi au petit déjeuner) ne vaut pas "les petites vignes des innocents".


lundi, levé 3:30 pour la première messe (j'ai hésité à me coucher), ensuite déjeuner et ramassage des haricots pour les volontaires mais j'ai malheureusement ma navette de retour à prendre.

Le père Constantin, originaire des Charentes comme son nom ne l'indique pas, m'invite à discuter sur mon voyage et me montre les points d'intérêts à visiter à Istanbul sur son IPad (qui est un Samsung). Il est cool Constantin, il me dit qu'il faut suivre le chemin sans trop faire de plan et me parle de son voyage en 2CV au maroc et de ses virées en Norton.

Un pèlerin grec (de Nantes) me court après pour me donner une image sainte qui me protégera pendant mon périple.
Je pense avoir maintenant fait le maximum pour ma protection (vierge marie dans le casque, eau bénite de lourdes sur la moto, icône, scarabée égyptien, préparation JP Goy, assurance axa et balise Argos).

Merci Jean pour cette échappée intemporel.

Encore un bateau et retour sur le territoire hellénique.

Demain direction Constantinople, ... Euh Istanbul.

samedi 25 juillet 2015

Les Météores

Le foncier doit être très cher en Grèce pour pousser ses pauvres moines à construire là même où les chèvres ne peuvent pas aller.
Ils sont au moins tranquilles pour la méditation mais ils ont  arrêté de jouer au foot par faute de ballons perdus! 

A noter que le sentiment anti- germanique ne date pas d'aujourd'hui bien que les raisons  soient bien différentes.


En route vers la Chalkidikie et le Mont Athos (l'équivalent du Vatican des orthodoxes) pour lequel il faut obtenir un "visa".
Dans la station balnéaire frontière, l'ouzo coule à flot pour les grecs, serbes, bulgares.

Après 539 virages, je me suis arrêté pour me rafraîchir dans une buvette grillage venue de nul part.
Les trois agriculteurs discutaient politique  économique (comme les camionneurs) avec un gars de la ville.
Ils m'ont offert à boire avec que j'ai très peu contribué au débat.

L'hospitalité est universelle et la bière étanche la soif.




vendredi 24 juillet 2015

Les montagnes grecques

Les grecs ne font rien comme tout le monde, ils sont à part, singuliers par leur langue, leur alphabet qui compte trois "i" et deux "o", leur façon de s'énerver ou d'être calme en s'énervant.
Donc la Grèce, c'est une île, où on roule sans casque à moto. Une île entre l'Occident et l'orient, peut être un point d'origine pour les deux.

Hier nous avons embarqué à 21h. Le capitaine de la cale (il avait des galons, une chemise blanche et une moustache) semblait vouloir rattraper les 5 heures de retard en faisant accélérer le chargement des camions.
Si il existait, il devrait être ordonné chevalier de l'ordre Louis de Funès tellement il courait et poussait les camions en hurlant en grec entrecoupé de petits sourires pour les chauffeurs les plus véloces en marche arrière.

Après quelques discussions sur la situation politico- économiques avec des chauffeurs en greco-allemand-italien- anglais (ils ne parlent pas français), le capitaine de cale, décoré depuis la veille, a ordonné un débarquement express pour réduire le retard de 5 minutes supplémentaires.
Les motards étaient en premières lignes et nous devions dégager, la plateforme à peine posée sur la terre ferme.
Même pas eu le temps de mettre mon blouson et sous l'influence psychique du capitaine Louis de Funès, j'ai mis les gaz jusqu'à la ville suivante, Ioannina,

Après 30 km, j'ai crompris l'origine de la dette grecque : les tunnels, la Grèce est un véritable gruyère 
Les boucher ne servirait bien sur à rien.

Escapade dans la montagne,où moi et le GPS nous sommes perdus, pour rejoindre les Meterores.

De la mer aux alpages en quelques kilomètres tortueux



Plus besoin de GPS pour trouver les Météores 


jeudi 23 juillet 2015

Ancona : visite imposée

Le Superfast est arrivé Super en retard.
Ils savent vivre les marins grecs, 4 heures de bronzage supplémentaire sur le pont.


Cela n'a rien de très aventureux mais prendre le bateau, c'est une sorte de figure imposée dans un périple, même s'il s'agit juste d'un bac ou une barque.

Le temps d'attente fait aussi partie du voyage bien que cela perturbe mon planning désigné au tableur excel.

J'ai donc visité Ancona qui n'a recueilli qu'un quart d'étoile dans le guide vert Michelin pour son intérêt touristique.
L'évaluation doit être faite en fonction de l'attrait touristique générale du pays.
Sinon je ne vois pas comment le guide vert pourrait attribué plus d'une étoile au Luxembourg.
Il y a des villes portuaires comme Ancona qui mérite la visite.


Je dois aller attacher mon destrier au fond de la cale.


mercredi 22 juillet 2015

Heading 090 - Plein Est

Moi qui voulait m'occuper d'éléphants, je me suis retrouvé dans les pas d'Hannibal et de ses pachydermes au col du mont cenis en rejoignant l'Italie.

Je n'ai pas eu le temps de faire une photo afin d'éviter la pluie et pour ne pas faire tomber la moyenne.
Il faut dire qu'hier soir, c'était le dîner des "dernières fois" avant quelques semaines: 
dernier saint émilion grand cru, denier Pomerol, derniers Pastis, dernière terrine de porc ce qui a permis de prendre le Premier Doliprane ce matin après quelques heures de sommeil.

Je n'ai même pas vérifié  ce qu'il y avait dans la moto, plus par oubli et lassitude que par excès de confiance.
Pascal (Balou) est venu avec sa moto me piloter jusqu'à la sortie de Lyon.
Si j'avais été adepte de la theorie du complot je me serais dit qu'il avait été envoyé pour être sûr que je parte après deux mois de préparation.
Pascal m'a libéré, je me suis mis derrière lui ce qui m'a éviter l'humiliation de prendre la mauvaise bretelle d'autoroute alors que je prévois de trouver mon chemin dans le Pamir sans GPS, juste muni d'une carte routière nationale éditée sous Andreï Gromiko.

Une tartiflette et quelques centaines de kilomètres plus loin, je me suis rendu compte que les français n'ont rien à envier aux italiens en terme de canicule; 40 degrés.
La plaine du Po est un vrai terrain d'entraînement pour la traversée du désert de l'est iranien.
Même à Parme la rivière est encore plus sèche que les jambons!





Cette très belle ville en briques, patrie du jambon et du vélo (dénivelé nul) est connu pour deux hommes historiques, Garibaldi inventeur de l'Italie unifiée et Parmigianino dont les descendants doivent toucher une fortune de royalties sur les ventes mondiales de fromage ;)

Même si la moto tangue toujours au delà de 120 km/h, je suis confiant dans cette mécanique dont la préparation a été finalisée à l'eau bénite de Lourdes. Les ingénieurs de BMW Motorad n'y avaient pas pensé, ma mère si.



Demain Ancona pour un tour sur un bateau grec s'ils ont pu payer le plein.


mardi 21 juillet 2015

J-1 : Lastminute@Yeah


Parfois on pressent que tout va bien se passer mais le temps file et l'inéluctable marche du chronomètre a tendance à raccrocher le calendrier à sa place.

10:30 toujours pas de passeport (avec tous les visas), encore bloqué à l'ambassade de Russie, ni de visa turkmène.

11:00 visa et passeport disponible à Paris alors que je pars de Lyon.
Heureusement, l'agent 008, disponible a sauté dans un avion.
Le consulat du Turkménistan m'a envoyé un email presque salvateur " récupérez visa poste frontière Farat en montrant lettre attachée" ( je vous laisse mettre l'accent local)
C'est le mieux que j'ai pu obtenir!
Mais où se trouve Farat? 


La moto est pleine comme un œuf et souffre aussi de la canicule.
Premier bricolage au papier aluminium pour éviter que le GPS ne se transforme en omelette avant la sortie de Lyon.


Session dédicaces avant le départ que je compte bien répéter tant qu'il y aura de l'encre dans les feutres et que les messages inscrits ne me bloqueront pas à la frontière.





C'est parti 
Réveil dans 6 heures, c'est pas des vacances l'aventure.

Prochaine étape : un café, le col du mont cenis et Parme.

lundi 20 juillet 2015

J-3 préparation physique et mentale

Chaque année l'épreuve cycliste "l'étape du tour" est l'opportunité d'évaluer sa condition physique et le niveau de son entraînement pour les meilleurs, sa ténacité et son abnégation face à ces stupides montées interminables pour tous ceux qui y passe beaucoup de temps.
Faisant indéniablement partie de deuxième catégorie, j'ai rempli mon contrat en presque 11 heures, sprint à la fin !
On m'avait bien dit que plus on monte vite moins c'est pénible mais je n'ai pas pu mettre en œuvre cette stratégie.
La belle médaille en chocolat (après quatre cols quand même) est de bonne augure en préparation des futures heures à passer sur la selle de la moto.





vendredi 17 juillet 2015

Avant Après (J-4)


J'essaie de gagner du poids.
Pas sûr que ce soit suffisant 

Avant 

Après 

Avant (tout doit rentrer, mais j'ai quand même du oublier quelque chose)

Après (et hop Gérard Majax)
Bon la moto ne tourne pas bien rond mais je suis bien assis.



lundi 13 juillet 2015

Mais quelle idée stupide (what a stupide idea) - introduction

Une question me taraude l'esprit, la formule de Michel Audiard s'applique t'elle aux grandes aventures :"les cons, ça ose tout, c'est même à cela qu'on les reconnaît".
Beaucoup m'ont demandé qu'est-ce que je pouvais bien aller faire là-bas, voire pourquoi je n'y allais pas en avion pour éviter tous les problèmes que l'on n'arrive même pas à lister sur un tableur excel.
En l'absence de réponse logique, je me suis répondu que j'y allais en moto parce que je ne l'avais pas fait. Ce processus décisionnel résiste peu à une analyse philosophique sur la recherche du bonheur suivant Aristote ou Spinoza. Cependant  comme j'ai reçu en cadeau le droit de profiter de la vie de nomade pendant 6 mois je n'allais quand même pas aller à Ibiza, devoir d'aventurier oblige.

Le tracé de Marco Polo ou de la croisière jaune Citroën s'est irrémédiablement écrabouillé sur la muraille de l'administration chinoise. Je ne rejoindrai donc pas Pékin (de toute façon interdite aux véhicules étrangers) pour suivre la moitié de l'étape du fameux Marco jusque dans le Pamir (ouvrez vos Atlas!).  Après une étude rapide des zones de conflits en cours ou larvés, je prendrai le chemin de retour de Michel principalement constitué de deux grandes lignes droites entre Almaty, Omsk et Moscou. (Vous pouvez refermer les atlas).

Bah, c'est ce qui est prévu.
La seule quasi certitude réside dans la date de départ le 22 juillet à 10:15!
Le tableur excel est précis et prévoit 18 372 km en passant par Riga et Mâcon au retour.

Après deux mois d'efforts administratifs, et avec beaucoup de support, je suis toujours dans l'attente d'un feu vert du consulat Turkmène, pays sans intérêts et malencontreusement placé sur le trajet.

Une telle aventure nécessite aussi quelques préparations techniques et physiques.

Les représentants de la marque allemande de ma monture me certifient que je n'ai pas besoin de pièces de rechange. Rien ne casse sauf le pilote!
Fort heureusement, il y a plus de centres de soins que de concessionnaires BMW sur le parcours (un léger trou de 4000 km).
Un ami médecin m'a écrit une ordonnance de 250 pages qui devrait permettre aux douaniers tatillons de réviser le dictionnaire Vidal des médicaments et s'ils m'en laissent suffisamment d'approvisionner un dispensaire local.

Je dois recevoir une balise de détresse Spot qui ne l'espère ne servira jamais et m'oblige à donner ma position quotidiennement (si j'arrive à comprendre le manuel) et donc de vérifier que la moto n'est pas restée dans le garage pendant que je me la coule douce au club med en illustrant mes messages avec des photos pompées sur le net. Nous sommes irrémédiablement traqués !

Jean pierre Goy, cascadeur, a préparé ma moto et m'a donné quelques leçons de pilotage et conseils mécaniques en concluant que de toute façon je ne devrais pas en avoir l'utilité. Il n'a pas mentionné ce qui se passerait dans le cas contraire.

La franche excitation du début de la préparation, proche de celle de Guillaume de conquérant ou Alexandre le grand a rapidement été émoussée par les 546 emails de relances. Les recherches infructueuses et les listes à la Prévert de la foultitude de trucs à prendre qui tendent à transformer ma moto en âne.

J'attends donc le départ avec en tête la liste de tout ce que je n'ai pas fait.

L'humour, "politesse du désespoir", n'empêche pas la montée de la crampe d'estomac comme les veilles de dictée en primaire.
Au fur et à mesure, on apprend à gérer ses incompétences mais là ça peut faire un gros paquet d'un coup tout seul. Donc, j'ai un peu les foies.

L'angoisse devrait s'évanouir avec les premiers vrombissements du moteur....
S’il ne cale pas.

J'ai en tête les mots d'un grand gouverneur américain que je veux faire miens :
"I will be back"

Première étape : Direction Ancona (Italie) pour attraper un ferry grec,
s’il existe encore!

"Mais où va donc ce p... d'écrou?"

Comme disait le groupe de penseurs des années 70 "merci patron" (les charlots)

Préparation non-stop

Avec la "bénédiction" de James Bond Goy