jeudi 3 septembre 2015

31 août Bulunkul

4000 m d'altitude, quelques maidons, des yacks et leurs bouses séchées pour le chauffage: c'est Bulunkul, point d'arrivée de l'ETAPE. 
La vraie étape de l'aventure, celle qui angoisse avant et aussi pendant.
Comme je n'ai plus de carte, j'estime avoir parcouru plus de 150 km de piste et mon postérieur est tout à fait en accord avec cette évaluation.

Malgré la soirée presque festive avec mes hôtes feminines qui m'ont fait une démonstration de danses locales interrompue par une coupure de courant, j'etais debout à 6:30 mais je n'ai attaqué la descente de la mort que vers 9:00 car je n'étais pas pressé de me casser la figure.

J'ai remonté la fin de la vallée de Wakam avec toujours autant de plaisir, de cris d'enfants, de signes de la mains des vieux.

Merci Jean-Pierre 
Grace aux leçons de JP Goy, je suis arrivé entier en bas avec une moto toujours utilisable; le parcours parfait.
Toute la journée (8h de moto), je me suis remémoré ses conseils: dégonfle les pneux, désactive l'ABS, tiens toi droit, freine de l'arrière....
La pression est autrement plus importante quand la mise en pratique à lieu  sur une piste de 100 km qui borde l'Afghanistan (à 20 mètres), où je n'ai croisé qu'une voiture, deux tandems, 3 bergers, deux écossais en vélo et quarante chèvres.
Mon angoisse c'est la chute, car comme les tortues, je ne suis pas du tout certain de pouvoir me remettre sur mes pattes.
Pas un village sur 100 km, bien que j'ai croisé un pêcheur, passage de petites rivières, de bancs de sable si fin qu'il rentre jusque dans la cervelle, montée à 4300 m, le début du froid que je n'avais pas ressenti depuis le départ de France. 

Arrivé au col, j'ai croisé Marjan, son petit fils Rafi, brûle par le soleil, et leurs chèvres.
Nous avons partagé mes biscuits et j'ai collé le reste dans les mains de Rafii avec une bouteille de soda à la cerise.
Marjan m'a tapé toute mes clopes, elle est à 20 km du premier magasin.
C'était une belle rencontre, j'aurais tellement voulu fait plus quand je voyais la frimousse du p'tit Rafi, perdu à 4000 mètres. J'ai juste pu lui refiler ma crème.

J'ai encore traversé 30 km de paysages à couper le souffle tout en restant concentré pour éviter la chute et j'ai hurlé quand j'ai vu l'embranchement de la Pamir Highway comme du j'avais vaincu l'Himalaya.
En solo, la donne est différente, l'erreur inacceptable, les conséquences parfois graves, la pression mentale élevée
Je l'ai fait

Night-club à Bibi Fatima 

La rivière Panj

Rivière Pamir, l'Afghanistan à portée de main

Vers le col, personne depuis 75 km
Beau et un peu angoissant 

Premier record. A battre !

Marjan, Rafi et les chèvres
  
Rafi a pris la photo

Le pétrole du Pamir, bouses de yacks séchées 

Bulunkul 


1 commentaire:

  1. You did it. Chapeau bas . Je m aperçois outre les paysages magnifiques que je. N'aurai jamais eu le cran de me lancer dans une telle aventure . Bravo . Je vais boire un demi litre de bière à ta santé . Prosit

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