vendredi 21 août 2015

Welcome to Türkmenistan

Le drapeau du Turkmenistan est beau. Et c'est tout.
Même les douaniers iraniens au poste frontière perdu de Saraks m'ont souhaité bonne chance, 
Ils avaient pas faux, j'aurais du me méfier.
Comme je l'avais mentionné précédemment le Turkmenistan est malencontreusement placé sur ma route vers l'Ouzbékistan.
Une fois passé le no man's land miné, les premiers douaniers me saluent, seule moto dans un troupeau de camions.
La présence dans l'empire soviétique a apparemment apporté beaucoup de sang slave, les énormes casquettes des douaniers, le culte de la personnalité et l'amour incommensurable de la paperasserie.
J'ai perdu 2 h et 120 dollars pour obtenir mon visa de transit déjà négocié au consulat à Paris. J'ai visité sept bureaux et "passé" un contrôle médical.
Même s'ils ont peu de contacts avec l'extérieur, les douaniers ne sont pas totalement stupides et m'ont demandé plusieurs fois (sept bureaux!) pourquoi je venais dans leur pays compte tenu de l'Intérêt plus que limité.
Ils semblaient rassurés quand je prononçait le mot "transit".

Le retard pris par les formalités m'obligeait à rouler de nuit jusqu'à ma destination prévue initialement Mary.
Malheureusement, les revenus du pétrole  servent à construire des palais présidentiels et pas des routes.
Bilan, j'avais fait 50 km en une heure et le soleil se couchait sur l'interminable plaine.
Il faut dire que le pays est plat, très plat, hyper plat, même les montées sont à 0%.

Suivant les préceptes du manuel de l'explorateur, j'ai donc décidé de m'arrêter dans un hôtel de la prochaine ville.
Hors le pays est aussi vide que plat, parsemé de quelques citoyens suspicieux (record du monde du stalinisme avec la Corée du Nord, ça forge le comportement)

Finalement, mort de fatigue, j'ai trouvé un bâtiment vers 22 heures qui pouvait servir d'hôtel ou de prison (je n'ai pas réussi à savoir mais j'ai eu droit à une bière)
J'ai quand même décidé de me laver une autre fois pour éviter l'utilisation de la douche commune.

Au départ en Iran, j'ai traversé une superbe montagne, très minérale, au milieu du désert qui sert de frontière naturelle de la Perse. Au delà, s'étend la plaine jusqu'en Sibérie occidentale et peut être jusqu'au pôle nord.
Au temps soviétique, des bataillons "d'intellectuels et de démocrates" ont creusé des canaux qui irriguent cette plaine et la rende verte. Plus de canaux, c'est le désert.
Les villes sont soviétiques mais redorées.
Le pouvoir est soviétiques, les policiers partout, même au milieu du désert.
La monnaie se dénomme la monnaie !
Et les femmes sont élégamment habillées  en robe fuseau à motifs et arborent un foulard qui fait penser aux boubous africains.

Ce matin, pas de petit déjeuner dans mon hôtel prison, je suis parti vers Mary pour visiter l'ancienne ville de Merv.
Cette citée placée donc au milieu de nul part, était une des plaque tournante de la route de la soie entre de 5 eme et le 12 siècle, jusqu'à ce qu'elle soit détruite par Attila, fondateur de la Hongrie.
C'est un plombier-épicier qui m'a expliqué où la trouver (nb il y a pas de panneaux indicateurs dans ce pays mais heureusement peu de routes).
Il ne parlait que Turkméne, Russe ou Hongrois!

Les imposantes murailles en brique, gigantesques même, n'ont pas résisté.

Sur la route de Turkmenabad j'ai croisé à 17 heures deux cyclistes, néerlandais et coréens qui se dirigeaient vers la prochaine ville, ...à 120km.
Et on m'a dit que j'étais fou !?

Les avenues de Turkmenabad, larges comme des pistes d'atterrissage pour Airbus, sont agrémentées de téléviseurs géants rappelant aux citoyens les bienfaits de leur Régine actuel et de son leader.
Le Turkmenistan est tellement avancé qu'il vient d'adhérer à l'ONU si j'ai bien compris les annonces.
Demain je fuis vers l'Ouzbékistan 


New record for Iran 

Euh bon ça le fera 

 Melons turkmènes ou presque 

Très années 50 

Plus boubou 

Plus barbu (une toute petite partie des murailles de Merv)

Devant un bar pour routiers au milieu de nul part

Pente zéro (c'est totalement plat, ils ont du avoir un prix)

Turkmenabad 

Écran géant dans la rue 

2 commentaires:

  1. Je sais pas pourquoi, la photo avec la chèche devant la sculpture foirée en basalte, on dirait la pochette d'un LP de Supertramp, on n'échappe pas à ses influences.
    Tu vois donc que je n'ai pas d'opinion précise sur ce pays, tu devrais t'y attarder un peu afin de nous faire partager les mystères de ces femmes (fort aimables au demeurant) aux discrets couvre chef.
    Roule, petit bolide....
    Tonton de Rochefort sur Ardennes

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  2. Petit voyage dans le temps ou le stalinisme a tout fige. Qui a dit que la douane iranienne était la plus tatillonne . Tu vois il y a toujours pire ailleurs. Dans tous les cas ça m'a paraît pas être le pays touristique par excellence mais quelque part tu renoues avec l aventure hors des sentiers battus si j'ose dire

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